Création • 2016
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Ophélie
Impromptu pour galerie nue
Voici plus de mille ans que la triste Ophélie
Passe, fantôme blanc, sur le long fleuve noir
Voici plus de mille ans que sa douce folie
Murmure sa romance à la brise du soir
Arthur Rimbaud, Ophélie
Une galerie dont les murs sont à nu. Le public y est invité, en comité restreint, à assister à une performance nocturne : corps, image, voix.
Le thème ? Le personnage d’Ophélie, la fiancée d’Hamlet, morte noyée, devenue mythe pictural et poétique. Sur les murs, images projetées d’étangs, de rivières, de mares, d’eaux mortes, servent de décor à la déambulation d’une femme-fantôme errant entre la vie et la mort, l’ombre et la lumière, le mythe et la réalité. Espace liquide, formes évanescentes, obscurité macabre et sensuelle.
Habillé d’images prises au fil de l’eau, dialogue entre la surface et la matière, le reflet et le profond, le lisse et le ridé, le végétal et l’aquatique, le corps de la danseuse perdure dans l’espace soudain liquide de la galerie. L’image est ici virtuelle, projetée, dématérialisée. Elle est le résultat d’un double- faisceau qui balaye les murs sans laisser de trace. Le corps fait écran, l’eau l’habille et le constitue en Ophélie moderne, entourée de ce qui la noie sans vraiment la tuer, la retenant immergée dans un érotisme macabre.
La performance reconstitue le mythe pour mieux le dénoncer. La radicalité de la nudité – celle du corps, celle des murs, celle de la voix – fait naître le fantasme au cœur d’un espace blanc. Le public n’est pas spectateur statique : il déambule avec elle dans un état mental méditatif plus que prospectif. On ne crée pas ici un sens, on ouvre une brèche vers l’onirisme par le ressenti immédiat de la voix chantée, de la peau nue, du souffle, du timbre.
Ophélie n’est plus couchée, « figée dans une beauté qui échappe aux irrégularités de la vie, définitivement inhumaine ». Tandis qu’une voix d’homme, claire et malléable, l’accompagne, c’est debout qu’elle affronte les regards, dans toute son humanité, sa fragilité, et ce que l’on projette sur elle est remis à sa juste place : celle d’une projection, ni plus, ni moins.
Conception
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Anne Marion
Images
Jean-Marc Viret
Florent Kieffer
Musique
Jean-Nicolas Mathieu
Danse
Anne Marion
Créations
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