Création • 2017

 

⁄  Retour

Je t’aimais oui mais

Quinze minutes dansées sur l’air de la rupture amoureuse

Quand tout va mal il faut chanter l’amour, le bel amour.
Et quand tout va bien, chantons les ruptures et les atrocités.

Serge Gainsbourg

Trois chansons de Gainsbourg, trois époques, trois interprètes, trois ambiances.

Sur la scène, la danseuse glisse de l’une à l’autre, fataliste aux yeux secs (Je suis venu te dire que je m’en vais, interprétation Serge Gainsbourg, 1973), mélancolique et sensuelle (Les amours perdues, réinterprétation Elysian Fields, 1998), iconoclaste et bondissante (Boomerang, réinterprétation de Comme un boomerang, Feist et Dani, musique de Gonzales, 2005).

Ponctuées par des extraits sonores d’interviews de Gainsbourg (Henri Chapier, Le Divan), qui redonnent à entendre sa voix singulière, les trois chansons font revivre le mythe de l’artiste amant maudit, à qui les femmes s’attachent, de qui elles se détachent.

De la stylistique gainsbourienne, la scénographie reprend tous les codes avec précision : le blue-jean et la veste de costume à rayures tennis, le saphir noir en pendentif, les Repetto Richelieu Zizi portées sans chaussettes, le paquet de gitanes et le briquet zippo qui dictent à la danseuse sa première gestuelle, jusqu’à ce mannequin blanc, nu, de dos, réplique acéphale de l’homme à la tête de chou.

Composant d’abord avec elle, le corps, très vite, s’en affranchit. Changeant de costume comme de voix, il rompt avec son point de départ et démembre proprement le fantôme iconique. Et c’est le visage masqué, en catcheuse d’amour, que l’interprète achève, aux deux sens du mot, son œuvre. De ce Gainsbourg-là, au fond pas si désespéré, ne reste finalement que la couleur : le bleu/blanc/noir d’une robe gitane qui danse macabre, et que les mots du poète, passant par le corps d’une autre, ont littéralement emmenée ailleurs.

Sensuelle et sensible, l’écriture chorégraphique suit le texte à la lettre – c’est à la fois sa seule contrainte et sa grande liberté : scrupuleux ou lyrique, minimaliste ou définitif, toujours vif et tranchant, le geste ne s’interdit aucune fantaisie. Précis comme le mot, il fait mouche à tout coup.

Chorégraphie et interprétation

Anne Marion

Regard extérieur

Florent Kieffer

Lumières

Olivier Irthum

Créations

 

Micheline

Micheline

Création • 2024  ⁄  RetourSolo de danse pour la petite enfance avec un train électrique Micheline part en voyage. Elle attend le train.Elle porte une valise.Sur scène, un petit train. À partir de cette situation très simple, la danseuse déploie son univers. Fait...

Dressed undressed

Dressed undressed

Création • 2021  ⁄  RetourPerformance corps et voix sur le besoin de se vêtirSur les traces de l'industrie textile vosgienne aujourd'hui disparue, je questionne, grâce au dessin et à la broderie, notre rapport tactile à la fibre ; notre identification à cette...

Une aube, un crépuscule

Une aube, un crépuscule

Création • 2022  ⁄  RetourDuoIl y aura toujours un couple frémissantPour qui ce matin-là sera l’aube premièreIl y aura toujours l’aube le vent la lumièreRien ne passe après tout si ce n’est le passant Louis Aragon, « Que la vie en vaut la peine », Les yeux et la...

S

S

Création • 2018  ⁄  RetourConte marionnettique pour une danseuseDans S, solo visuel et organique, Anne Marion entre en relation avec un pan de tissu polymorphe et monumental. À la fois marionnette et support de projections vidéo, le textile s'anime et entre dans...

Love songs

Love songs

Création • 2017  ⁄  RetourSpectacle-concert pour deux danseuses et un musicienConcert ? Spectacle ? Ni tout à fait auditeur, ni tout à fait spectateur, le public assiste à un continuum hybride où tout se fait, se défait en direct. Ici le chant, comme la danse, ne...

Dea ex machina

Dea ex machina

Création • 2020  ⁄  RetourPerformance dans les Métamachines de François KleinAprès une première collaboration performative autour de l'installation des Métamachines en 2015, François Klein, plasticien, et Anne Marion, chorégraphe, se retrouvent pour concevoir...

Ophélie

Ophélie

Création • 2016  ⁄  RetourImpromptu pour galerie nueVoici plus de mille ans que la triste OphéliePasse, fantôme blanc, sur le long fleuve noirVoici plus de mille ans que sa douce folieMurmure sa romance à la brise du soir Arthur Rimbaud, OphélieUne galerie dont...

La Nouvelle Citroën

La Nouvelle Citroën

Création • 2015  ⁄  RetourBallet automobileJe crois que l’automobile est aujourd’hui l’équivalent assez exact des grandes cathédrales gothiques : je veux dire une grande création d’époque, conçue passionnément par des artistes inconnus, consommée dans son image,...